Préservons la faune et la flore associées aux zones humides
Préservons la faune et la flore associées aux zones humides

1. Le Castor

Il existe deux espèces de castor dans le monde. Toutes les deux ont une taille similaire (1m de long pour 25kg en moyenne, une queue plate d'aspect écailleuse de 30 cm). Elles n'ont pas évoluée depuis 15 millions d'années.

La plus connue est l'espèce nord-américaine que l'on trouve au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique. C'est l'espèce à laquelle chacun pense lorsque l'on prononce le mot "Castor". Piégée sans retenue par les trappeurs, l'espèce que les indiens appellaient "Petit frère", a failli disparaître. Sauvée de l'extinction, l'espèce américaine a retrouvé de nombreux territoires et fait aujourd'hui l'objet d'une gestion localement pour sa fourrure.

La seconde espèce, d'aspect similaire à la première se trouve en Europe et en Asie : le Castor d'Eurasie. Toutefois leur nombre de chromosomes étant différents, les deux espèces ne peuvent se croiser. Leurs comportements sont par ailleurs très différents. Ainsi, le Castor européen vit la nuit (contrairement au castor américain qui vit le jour), il est peu prolifique (2 jeunes/an) contrairement au castor américain (6 à 8 jeunes/an). Surtout il est plus discret et moins bâtisseur que le castor américain. Ainsi, il préfère les terriers discrets dans la berge, plutôt que les huttes de grandes tailles situées au milieu des plans d'eau du castor américain.

 

Le Castor en Europe

Au Moyen Age le castor était présent de l'Espagne à la Russie et de la Turquie à la Norvège. L'espèce était connue depuis l'antiquité pour posséder des glandes anales capables de soigner tous les maux. Sa fourrure de qualité était très appréciée. L'animal a donc été exploité et au fil des siècles est devenu de plus en plus rare.

Le Castor en France

Au Moyen Age (XI ème siècle) le Bièvre (Castor en vieux français) était présent sur l'ensemble du territoire francais. Pourtant, dès le XVII ème siècle, la chasse en particulier pour sa fourrure très recherchée, le piégeage et la destruction de ses milieux de vie avaient entraîné une forte régression de l'espèce en France comme dans la plupart des autres pays européens. Au XIX ème siècle le Castor européen ne survivait plus en Europe de l'Ouest que dans 4 petits secteurs dont 1 en France (1 en Norvège, 1 en Allemagne et 1 en Biélorussie actuelle). L'ultime refuge français fût la basse vallée du Rhône (moins d'une cinquantaine d'individus y subsistaient en 1900).

En 1909, le Castor d'Europe fût protégé dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse. La population put alors prospérer et atteignit même Lyon vers 1960. La construction de barrages sur le Rhône interdit par la suite la colonisation naturelle d'autres secteurs. Des réintroductions eurent donc lieu ça et là en France dès 1950. C'est le mammifère sauvage le plus réintroduit en France au XXème sciècle.

Des campagnes similaires ont été menées en Allemagne, en Suisse, aux Pays Bas, en Belgique, en Espagne et plus récemment en Ecosse.
A partir de ces populations réintroduites débuta une expansion naturelle de l'espèce dans les cours d'eau voisins. Depuis 1968, le castor est légalement protégé sur l'ensemble du territoire français.

Grâce aux réintroductions, le Castor européen ne semble plus trop menacé en France, mais son expansion doit se poursuivre dans les régions d'où il est encore absent. En effet, le cloisonnement actuel des rivières et des bassins aquatiques francais (travaux du XXème siècle) autorise difficilement une recolonisation naturelle de certains bassins comme ceux des Agences de l'Eau Artois-Picardie et Seine-Normandie.

Cette absence fait cruellement défaut au bon équilibre écologique des rivières, dont le castor européen est un gestionnaire incomparable, et d'où l'homme l'a par le passé exterminé tellement il appréciait sa fourrure, sa chair et ses glandes à castoréum.

Ces trois causes ayant aujourd'hui disparues, il n'y a plus de raisons de ne pas espérer le revoir d'ici quelques années dans de nombreux cours d'eau des régions Nord-Pas de Calais, Picardie et Champagne-Ardenne.

Nord-Pas de Calais

La réactualisation en 2010 par le Conseil Régional des travaux de 1998-1999 des membres du Groupe Loutre Castor Nord (200 km de rivières prospectés) portant sur les potentialités d'accueil du castor en Avesnois, a confirmer que les milieux naturels conviennent au retour de l'espèce sur ce territoire (Département du Nord).

Un projet de réintroduction était envisagé pour 2015 avec les acteurs institutionnels de ce territoire afin de restaurer une partie de la biodiversité de l'Avesnois. Abandandonné suite au changement de majorité au sein du Conseil régional, il ressortira le jour où les élus en place comprendront l'intérêt économique et écologique du retour de l'animal.

Parallèlement à ces travaux, mené en 2010 par le Bureau d'études BIOTOPE et le CPIE du Bocage de l'Avesnois (300 km de rivières prospectés), un travail de fond d'information du public sur cette espèce avait été engagé depuis 2009 par l'association Eau Vivante Nord de France et son Groupe Loutre Castor Nord au travers de la manifestation européenne "Printemps des castors".

La sensibilisation permet toujours une meilleure connaissance locale du Castor européen et présente au grand public la problématique posée par la gestion raisonnée des cours d'eau. En effet, cette espèce peut jouer par sa présence un rôle essentiel à la conservation de la ressource en eau et à la restauration de la biodiversité des zones humides.

 

Tout en restant d'actualité, le travail de sensibilisation qui avait un excellent retour auprès du public, a été fortement limité en 2016 faute de perspective de retour de l'animal. La récente information sur la présence de castors dans la région lilloise pourrait engager de nouvelles démarches de sensibilisation sur l'animal.

Picardie

La présence du Castor européen en Picardie se limite à la Thiérache. Quelques individus, relativement discrets sont suivis sur la rivière Oise et ses affluents.

Le renforcement de la population locale par la reproduction et la migration depuis la Belgique de nouveaux individus, va rapidement nécessiter l'engagement d'une campagne de sensibilisation. Il est à noter que la présence des animaux depuis 2007 sur ce territoire n'a causé aucun problème particulier.

Le Conservatoire d'Espaces Naturels de Picardie, le CPIE de l'Aisne et les naturalistes locaux suivent le retour de l'animal sur la rivière Oise et sur ses affluents.

Champagne Ardenne

La présence du Castor européen sur la pointe des Ardennes est effective depuis 1998. En effet, dès les relachés effectués sur la Meuse en Belgique, des animaux sont passés sur le territoire français.

Aujourd'hui une population est bien installée sur la rivière Meuse et ses affluents, de la pointe de Givet à Sedan. Il est ainsi possible d'apercevoir le travail de Castors européens au centre de Charleville-Mezières.

 

Le Parc Naturel Régional des Ardennes et l'association ReNArd (Regroupement des Naturalistes Ardennais) organisent depuis la création du PNR des sorties-nature de sensibilisation et de découverte de l'animal avec les naturalistes locaux.


Le Réseau Castor en France

Il est à noter que dans les départements Nord (59), Aisne (02) et Ardennes (08), comme dans l'ensemble des autres départements de France où se trouvent des castors, un suivi est réalisé par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) au travers des garderies départementales et du Réseau Castor national.

Tout savoir sur le castor d'Eurasie

Vous pouvez aussi vous procurer Sur la piste du Castor, un livret de 84 pages de la Fédération des Clubs Connaître et Protéger la Nature (FCPN). Très ludique et pratique pour le terrain, afin de devenir incollable sur le Castor, ce document est également disponible auprès d' Eau Vivante Nord de France lors des animations et des stands tenus par les membres de l'association.

 

 

2. La Loutre

Généralités

Le nom vient du latin lutra qui a éliminé les formes populaires lorre ou leurre. La Loutre d'Europe (Lutra lutra) est un mammifère de l'ordre des carnivores et de la famille des mustélidés. Cette famille regroupe également le Blaireau, la Martre, la Fouine, le Putois, le Vison, l'Hermine et la Belette.

Description

Le corps de la loutre est allongé, les pattes courtes et épaisses portent des pieds entièrement palmés. La queue est longue (40 à 45 cm). Elle est pointue vers l'extrémité et plus épaisse à la base pour lui servir de gouvernail. La tête est plate avec un museau court.
Le pelage, ras et imperméable, est brun foncé sur le corps ; il est brun clair à gris blanc sur le museau, les joues et la gorge.

La loutre mesure 80 à 140 cm de long (avec la queue) et 30 cm de haut au garrot, pour un poids moyen de 5 à 12 kg (le mâle est souvent plus grand et plus lourd que la femelle).

Habitat

La plupart des milieux aquatiques conviennent à l'espèce. Ainsi, elle préfère les eaux douces, courantes ou stagnantes, mais fréquente aussi les eaux saumâtres (lagunes et estuaires) et les côtes marines. La loutre utilise souvent le même habitat que le castor mais elle ne peut survivre que dans une eau peu polluée.
La loutre n'a pas de résidence fixe en dehors de la période de reproduction : sur son domaine, il y a différents refuges occasionnels de divers types (quelquefois des anciennes tanières de renards ou de blaireaux).

La présence du castor sur son territoire lui permet de bénéficier de terriers abandonnés ou non utilisés, augmentant le nombre de gîtes favorables à l'espèce.
 

Alimentation

60 à 90% du régime alimentaire est constitué par du poisson (différentes espèces sont consommées) mais aussi des mollusques, des crustacés, des insectes, des grenouilles, des petits rongeurs ou encore des oiseaux d'eau. En fin d'été, la loutre peut consommer des baies (telles que des myrtilles).

Reproduction et vie sociale

Il y a une portée annuelle avec 2 ou 3 petits. L'accouplement s'effectue dans l'eau. La mise bas peut avoir lieu à toutes les époques de l'année mais principalement au printemps et en été.
Pour la reproduction, les loutres utilisent un terrier particulier, appelé catiche, situé dans une berge. L'accès se fait sous l'eau et il y a un orifice d'aération. A l'intérieur se trouve un nid d'herbes.

L'émancipation des jeunes se fait vers 6 mois à 1 an. Ils atteignent leur maturité sexuelle à 2 - 3 ans. Une loutre vit 12 à 13 ans en moyenne (jusqu'à 16 ans en captivité).
La femelle élève seule ses jeunes. Les loutres sont des animaux assez solitaires. Les meurs sont crépusculaires et nocturnes (lié à l'activité humaine). En fonction du sexe et de la densité de population, les loutres occupent un territoire de quelques km2 à plusieurs dizaines de kilomètres carrés pour les mâles. Elles sont de très grandes vagabondes, turbulentes et presque toujours en activité.

 

Du fait de ses caractéristiques, la loutre d'Europe a été choisie comme emblème de la Convention de Berne relative à la Conservation de la vie sauvage.

Dans le nord de la France

La dernière loutre a été aperçue officiellement en 1994 en Avesnois. Animal discret, l'absence de contact ultérieur avec la Loutre d'Europe ne signifie pourtant pas que l'espèce soit complétement disparue d'un territoire qui regroupe le sud de l'Avesnois, le nord de la Thiérache, le nord ouest des Ardennes françaises et la Belgique proche (têtes de bassins avec une eau de meilleure qualité). Des contacts ponctuels sont mentionés en Avesnois et Thiérache dans les années 90.

En Belgique une autre population relictuelle semble subsister en limite avec le Luxembourg. En France, la population la plus proche est située sur le territoire du Parc Naturel Régional de la Forêt d'Orient (Aube - Champagne-Ardenne).
 


En France

Eau Vivante Nord de France - Groupe Loutre Castor Nord, inscrit son travail régional dans celui national de la Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM)

Tout savoir sur la Loutre d'Europe et le Groupe Loutre SFEPM

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